mardi 15 juin 2010

La chèvre et les prolétaires...

J'ai toujours aimé les bars vieillots, ceux où plus personne ne s'arrête..., ceux qui disparaissent...
Pas assez branchés, un peu "craspouilles", peuplés de gens à gouaille (de moins en moins...)
Parfois j'y entre seule, je ferme les yeux, et je me souviens de mon vieux Paris, celui de mon enfance, les odeurs, les sons reviennent, la chèvre, aussi...

Mon père m'asseyait sur le comptoir et je récitais à haute voix la chèvre de Monsieur Seguin, faisant pleurer les vieux prolos de la rue du vertbois.
Oui, quand j'avais 5 ans, à Paris, il y avait encore dans le 3ème, des vieux prolos qui pleuraient quand la chèvre se faisait dévorer, le matin, à l'aube...
Et moi, du haut de mon comptoir et de mes 5 ans, surplombant la marée de mégots, je me sentais la plus grande conteuse de l'univers !

Qui pleure la chèvre aujourd'hui à Paris ?...